jeudi 20 mai 2010

L'industrie high-tech stimule l'économie indienne

Le secteur représente une part de plus en plus importante du PIB indien. Mais plusieurs efforts restent à fournir, notamment en matière de formation, pour s'imposer durablement, à l'échelle nationale et internationale.

L'industrie des technologies de l'information se porte bien en Inde : elle représente 3 % du Produit Intérieur Brut. Une part qui devrait aller en augmentant : selon Evalueserve, ce chiffre devrait grimper jusqu'à 8 % en 2015-2016. Faisant de l'Inde un marché dynamique du secteur des TIC. Il suffit d'ailleurs de regarder le nombre de personnes employées pour en être convaincu : toujours en 2015, le pays sera le second territoire à recruter le plus de salariés spécialisés dans les technologies après les Etats-Unis. "Dans sept ans, l'industrie devrait employer près de quatre millions de personnes et générer des revenus de près de 200 milliards de dollars", est-il indiqué dans le rapport.

Un problème de turn-over et de formation

"Sur place, le pourcentage détenu par les TIC dans l'économie semble bien supérieur", explique cependant Frédéric Donnette, dirigeant de Tkos, société spécialisée dans l'offshore TIC en Inde. "L'image que l'on a quand on travaille dans le secteur en Inde est surdimensionnée par rapport à la réalité du chiffre". Le PDG évoque ainsi une omniprésence au quotidien de la technologie et des entreprises qui développent des services TIC. "Le marché rencontre encore plusieurs obstacles qui le freinent", tempère-t-il cependant. Premier problème : le turn-over de la main d'oeuvre, très important, et qui pose certains problèmes en matière de recrutement et de management. Second obstacle : celui de la qualité des formations dispensées. "Le pays souffre du manque de personnel ayant des compétences très pointues", ajoute-t-il.

Vers une domination indienne ?

"Les institutions scolaires ne permettent pas suffisamment de former des salariés capables de s'attaquer à des notions complexes, notamment dans le monde bancaire". L'entrepreneur ne doute cependant pas de la prochaine domination du pays sur le marché global des technologies de l'information. Côté stratégie, les entreprises devraient en effet chercher à monter des bureaux dans des pays où cela revient encore moins cher, comme au Vietnam ou en Afrique. Et pour profiter de compétences très pointues, elles font appel à des spécialistes venus des Etats-Unis ou de l'Europe. Reste que les Etats-Unis devraient conserver leur position de dominant ces prochaines années, en termes de nombre d'employés et de revenus : le marché représentera plus de 800 milliards de dollars en 2015.

Publié le 05 Aout 2008 sur l'Atelier.fr

Inde : les télécoms portés par les régions sous-développées

Les opérateurs investissent de nouveaux marchés indiens, en visant les états les moins avancés. Une stratégie qui stimule la croissance du secteur.

L'Inde est le second marché mondial des télécoms. Et si le secteur connaît une croissance impressionnante, c'est dû essentiellement à son essor dans les régions sous-développées du pays. Ainsi, les zones telles que les Etats de Bihar et de Madhya Pradesh ont enregistré des chiffres records de souscripteurs aux opérateurs télécoms, avec une croissance de près de 90 % sur l'année 2007-2008. "Alors que les agglomérations métropolitaines ont atteint leur point de saturation, la phase suivante de la croissance des télécoms en Inde est conduite par les régions suburbaines ", explique Sajjan Jindal, président de l'ASSOCHAM. Une expansion stimulée en parallèle par plusieurs paramètres : le pouvoir d'achat des classes moyennes, mais aussi les tarifs avantageux pratiqués par les opérateurs, qui mettent sur le marché des terminaux très économiques pour toucher cette population.

260 millions d'abonnés

Ainsi, l'enquête de l'ASSOCHAM révèle que, de plus de 165 millions d'abonnés aux services télécoms en 2006-2007, l'Inde recense aujourd'hui plus de 260 millions d'utilisateurs. Une augmentation qui est due aussi en partie au développement rapide du sans-fil dans le pays. A noter : cette croissance concerne également le marché mobile. Les souscriptions sur ce secteur ont connu une vague d'expansion dans les régions de Bihar, Madhya Pradesh, du Bengale Ouest, du Nord Est et d'Orissa. L'exemple de l'Etat de Madhya Pradesh est parlant : on y dénombre aujourd'hui près de 125 millions d'utilisateurs mobiles, soit presque le double par rapport à 2005-2006.

Offensives commerciales et marketing

Ce qui a été suivi en parallèle par une augmentation significative du nombre de mobiles sur le marché national : de 57 millions en 2007 à près de 110 millions aujourd'hui. L'ASSOCHAM rappelle le rôle joué par les opérateurs qui souhaitent percer de nouveaux marchés en Inde et qui pour ce faire mènent de véritables offensives commerciales et marketing. Cependant, le rapport révèle que la croissance est néanmoins freinée dans certaines régions, comme le Nord Est, à cause de la faiblesse des infrastructures et de certaines contraintes technologiques.

Publié le 12 Juin 2008 sur l'Atelier.fr

Le secteur technologique indien ne connaît pas la crise

Le Nasscom publie les chiffres des performances industrielles du secteur en Inde. Celui-ci est en pleine croissance : il représente près de 6 % du PIB du pays pour 2008.

Avec un total qui frôle les 72 milliards de dollars, le secteur des nouvelles technologies et de l'externalisation est l'un des moteurs de la croissance indienne de l'année 2008, rapporte le Nasscom. L'organisme de promotion et de développement des nouvelles technologies et des services associés en Inde prévoit que cette bonne santé ne devrait pas se tasser. Il table en effet sur une croissance annuelle de l'ordre de 15 % du secteur sur la période 2009/2011. Un des premiers postes de revenus est les exportations. Celles-ci devraient progresser de près de 20 % sur l'année fiscale 2009, grâce à une politique de diversification géographique et d'approche des marchés européens.

Croissance externe...

Ganesh Natarajan, président de Nasscom, met en avant l'intérêt de ces chiffres : "La croissance du secteur technologique et d'externalisation contribue à la croissance de l'économie. En sus, grâce à sa balance positive, elle attire et rassure les investisseurs". Les exportations rapportent en effet 47 milliards de dollars à l'économie indienne. L'objectif selon lui est désormais de contribuer à l'accélération des politiques d'incitations fiscales. Ce, afin d'assurer la pérennité des investissements. "C'est un moteur du développement socioéconomique de l'Inde", ajoute-t-il.

... et domestique

La demande intérieure de produits technologiques est également en hausse. Elle va croître au rythme soutenu de 20 % sur l'année 2009 pour un total de 22 milliards de dollars. Les effets d'un tel dynamisme font que le secteur créera près de deux millions d'emploi directs et près de huit millions indirectement. Pramod Bhasin, Vice Président de Nasscom, avance les effets positifs sur les formations et les gains de productivité que vont obtenir les employés indiens. Une élévation du niveau de vie, malgré une stagnation des salaires, qui va profiter au développement économique de certaines villes.

Publié le 12 février 2009 sur l'Atelier.fr

Une puissance informatique à la conquête du monde

Cela fera bientôt 10 ans que l'industrie de la haute technologie prend son essor en Inde. Avec plus de 500 000 travailleurs dans ce secteur, l'Inde est devenue un géant des technologies de l'information (TI). D'ici quelques années, ce nombre pourrait même doubler. L'impact de la forte croissance du secteur informatique se fait particulièrement sentir à Bangalore, où se concentre 35 % de l'industrie. À titre d'exemples, la compagnie montréalaise CGI possède deux bureaux en Inde, et le géant indien Infosys, avec des bureaux dans 16 pays, emploie 23 000 personnes qui vivent essentiellement de la création de logiciels pour des multinationales américaines.

Mais la tendance s'étend maintenant à toutes les grandes villes du pays. Or, la délocalisation d'entreprises (outsourcing) n'est pas étrangère à ce phénomène dont bénéficie l'Inde. Mot à la mode, il désigne le transfert vers l'étranger d'emplois initialement occupés localement. En somme, les pays développés, États-Unis et Royaume-Uni en tête, perdent des emplois qu'ils occupaient il n'y a pas si longtemps. La situation préoccupe la classe politique américaine au point que le Sénat vient de proposer une loi restreignant la délocalisation des opérations du gouvernement fédéral à l'étranger.

Alors que nous avons l'habitude de voir des emplois manufacturiers ou de bas niveau partir vers les pays en développement, l'Inde attire pour la première fois des emplois de chercheurs de haut niveau. Une aubaine pour les multinationales: ces chercheurs peuvent gagner cinq ou six fois moins qu'un chercheur américain. Mais l'Inde ne pourrait bien être qu'une étape dans cette course au profit des grandes entreprises d'informatique. Le vice-président d'Infosys explique que sa compagnie lorgne déjà vers la Chine et l'Europe de l'Est pour y déplacer, éventuellement, certains emplois.

Quel sera l'impact de cette révolution informatique sur l'Inde et sur l'Occident? Comment réagissent les Indiens eux-mêmes, et quel débat cela suscite-t-il chez nous, en particulier aux États-Unis? L'Inde vivra-t-elle bientôt ses propres délocalisations d'emplois vers des cieux plus économiques?

Il n'aura fallu qu'une décennie pour que l'Inde ne récolte la palme en matière de sous-traitance de services informatiques. Au début des années 90, bon nombre de grandes entreprises américaines, poussées par un objectif de rentabilité, ont transféré leurs centres d'appels ou de saisie de données en Inde, qui fournissait une main-d'œuvre très économique. Au fil des années, les multinationales ont poussé plus loin le phénomène de délocalisation, trouvant en Inde un bassin de diplômés qualifiés, parfaitement aptes à assumer des emplois de haut niveau à un moindre coût. En 2002, le secteur des nouvelles technologies en Inde a enregistré une hausse de 30 %.


Michel Labrecque, journaliste pour Radio Canada.

Emission à écouter sur cette page de Radio Canada.


Sciences et technologies en Inde

Aujourd'hui le savoir-faire scientifique et technologique de l'Inde connaît un développement significatif et une certaine évolution dans ses orientations. Il bénéficie de la croissance générale du pays, la politique volontariste des autorités indiennes et l'ouverture à l'international. Historiquement, plutôt axé sur des secteurs scientifiques très ciblés, l'activité scientifique et technologique semble se diversifier. Toutefois, ce fort potentiel est actuellement limité par des conditions structurelles liées au soutien à la recherche en Inde.

Au sommaire du rapport de l'Ambassade de France en Inde :

1. Montée en puissance
1.1. Une volonté politique
1.2. Des acteurs méconnus
1.3. Des résultats de niveau mondial
1.4. Ouverture vers l'étranger

2. Limites actuelles à la croissance
2.1. Des faiblesses structurelles
2.2. Un effort public très ciblé
2.3. Fuite des cerveaux

Annexes :
- Organisation de la recherche indienne
- Principaux organismes civils de recherche
- Council for Scientific and Industrial Research (CSIR)
- Department of Biotechnology (DBT)
- Department of Science & Technology (DST)

Rapport de l'Ambassade de France en Inde à télécharger gratuitement.

L'Inde et l'ordre du Monde

Loin des simplismes, la globalisation actuelle ne se réduit nullement à l’expansion de réseaux dominés par les systèmes politiques, économiques, idéologiques, technologiques et financiers occidentaux. Si leur domination est incontestable, comme l’est la suprématie de l’hyperpuissance américaine, l’échiquier mondial n’est toutefois pas un jeu à somme nulle, ou à sens unique. Le discours international sur la multipolarité paraît s’atténuer à mesure que s’affirme, sous la présidence Bush, l’unilatéralisme américain, mais il serait erroné de croire en la subjugation durable des puissances du deuxième cercle : Union européenne, Russie, Chine, Japon.

Dans ce contexte, le cas indien est digne d’intérêt pour de multiples raisons. Il témoigne d’abord de l’ambition nouvelle d’un État d’un milliard d’habitants, qui fut un pays phare de la décolonisation, puis un leader du mouvement des non-alignés. La réforme économique engagée en 1991 et les essais nucléaires de 1998 témoignent, sous des modes distincts mais complémentaires, d’une volonté d’être partie prenante d’un jeu mondial que New Delhi souhaite voir élargi à de nouveaux acteurs.

Le cas indien éclaire aussi l’ambiguïté des dynamiques d’affirmation de soi. Le discours revendicatif, dénonçant les injustices de l’ordre mondial, appelle à une redéfinition de l’architecture mondiale afin qu’elle soit plus équilibrée. Il s’ancre ainsi dans la tradition contestatrice de l’héritage post-colonial critique. Mais très vite, ce même discours se double d’une affirmation nationale, qui tient bien moins du paradigme fondateur de l’Inde des années 1950 et 1960, qu’on peut définir comme étant « l’idéalisme nehruvien », que du retour au vieux principe de Lord Palmerston : « Les pays n’ont pas d’amis permanents. Ils n’ont que des intérêts permanents. »

La droite nationaliste hindoue aujourd’hui au pouvoir à New Delhi assume pleinement cette logique de la Realpolitik au service des intérêts nationaux, mais elle le fait dans une dialectique espace-temps très contemporaine, appuyée sur trois arguments. En premier lieu, le concept d’Inde « résurgente » ancre les ambitions d’aujourd’hui dans un passé reculé : il est porté par une lecture identitaire de l’histoire promouvant le concept d’hindouité, et invoquant, au moins implicitement, l’âge d’or des royaumes hindous pré-islamiques. En second lieu, cette vision du monde porte comme il se doit un intérêt particulier au contexte macrorégional, c’est-à-dire à la géopolitique asiatique, et à ses pôles majeurs au regard des intérêts indiens : le continuum pakistano-afghan, la Chine, la Russie, l’Asie centrale, et le bandeau littoral et maritime qui court du Moyen-Orient à l’Indonésie. Enfin, l’Inde se projette dans l’univers mondialisé, en s’y affichant sous des formes inédites et porteuses d’avenir, par le biais d’une diaspora qui s’affirme dans des champs multiples : scientifiques, technologiques, culturels et mêmes économiques. Dès lors, le monde vu de New Delhi n’est pas seulement régi par un ordre inégal. Il offre aussi des opportunités qui permettent d’avancer les intérêts indiens et de redessiner l’image de l’Inde.

S’interroger sur la façon dont l’Inde voit le monde commande de s’interroger aussi sur la façon dont elle se voit. Dans les deux cas, le singulier est réducteur. Il y a pluralité de perceptions, comme il se doit, a fortiori dans un État de plus d’un milliard d’habitants, démocratie parlementaire à solide tradition intellectuelle, pourvue d’une presse pluraliste, d’une classe politique nombreuse structurée en multiples partis, et d’une galaxie d’organisations non gouvernementales dont plusieurs ont atteint une renommée internationale. En ce sens, « le monde vu de New Delhi » est une formule réductrice, qui privilégie les analyses des décideurs gouvernementaux. Nous veillerons donc à évoquer aussi les voix dissonantes, mais qui ne sont pas sans écho.

Pourtant, derrière cette polyphonie, quelques lignes dominantes se manifestent. Ce sont elles qu’on voudrait identifier ici, en soulignant d’emblée un thème majeur : celui de la transition, voire du changement de paradigme. Pour être bref, disons que les années 1990 ont marqué le passage de l’Inde postcoloniale, qui gagna son indépendance en 1947, à l’Inde de la phase suivante, celle qui abandonne une position relativement défensive (marquée par le protectionnisme économique) ou en quelque sorte latérale (le non-alignement) pour affirmer sur un ton nouveau ses intérêts et ses ambitions, dans un monde où la place effective de l’Inde est jugée inadéquate, quand on compare sa modestie avec le poids historique de la civilisation indienne, et avec le poids démographique de l’Inde d’aujourd’hui. L’arrivée au pouvoir, en 1998, du Bharatiya Janata Party (BJP : parti du peuple de Bharat, le vieux nom sanscrit de l’Inde) confirme l’ampleur du changement, mais n’en est nullement la seule marque. Les essais nucléaires conduits quelques semaines après l’arrivée du BJP aux commandes constituent certes le signal le plus éclatant de cette nouvelle vision de soi et du monde. Mais ils n’ont fait qu’entériner, en y ajoutant une couleur idéologique spécifique, un processus plus profond, et moins partisan. Le début de la réforme économique, lancée en 1991 par le vieux parti du Congrès, porte-drapeau du mouvement anticolonial, puis constructeur majeur de la nouvelle nation, demeure en effet le symbole le plus significatif de cette entrée dans une nouvelle phase, qui s’appuie sur une lecture de soi et de l’ordre du monde qui ne renie pas le passé, mais qui témoigne d’une profonde transformation. Sans attendre la résorption de la pauvreté, l’Inde entend quitter sa défroque de pays en développement, et a fortiori de pays sous-développé, pour s’affirmer comme marché émergent et afficher ses ambitions depuissance.

Introduction de l'article L'Inde et L'ordre du monde, de Jean-Luc Racine, publié dans la revue Hérodote.

samedi 10 avril 2010

Les stagaires français de D.T.S. en Inde



Les stagiaires de Dual Technologies Services découvrent l'Inde, et nous le font partager.

http://stagiaire-en-inde.blogspot.com/

http://melindelhi.bloguez.com/

http://peripleindien.free.fr/

http://www.delhisjungle.com/

L'histoire d'une épopée indienne



Retour sur une formidable révolution informatique

La participation de l’Inde à l’économie mondiale, faible jusqu’en 1991 s’est formidablement accrue au cours de la dernière décennie. Le domaine des technologies de l’information est devenu le secteur emblématique de ce nouveau rang mondial de l’Inde avec une croissance annuelle de 50 % dans le domaine des logiciels depuis 1991 et des exportations qui dépassent quatre milliards de dollars (1999-2000). L’Inde « pays de hautes technologies » est une image ancienne mais parfois très condescendante comme l’illustrent les manuels scolaires avec par exemple l’image d’un satellite indien amené sur son pas de tir à Shriharikota (Andhra Pradesh), le Kourou indien, mais dont le transport s’effectue sur un char à bœufs.

Au delà du slogan lancé en 1998 par le 1er ministre Atal Behari Vajpayee de transformer l'Inde en une "Superpuissance des technologies de l'information", nous analyserons dans un premier temps l’ampleur de la révolution des technologies de l’information en Inde. Puis après avoir mis en évidence les déterminants de cette révolution, nous dresserons un portrait de cette nouvelle géographie de l’Inde qui transforme les rapports de la société à son territoire aussi bien dans l’espace national que sur la scène mondiale.

Le tournant des Nouvelles Technologies de Communication

On peut parler d’une Révolution des technologies de l’information. Ce tournant dans la voie économique indienne se manifeste dès 1984 avec la Nouvelle Politique Informatique (New Computer Policy) suivit en 1986 par une orientation plus manifeste vers les exportations et la formation aux nouvelles technologies (Policy on Computer Software Export, Software Development and Training). Conformément à la constitution indienne, l'Etat central joue ici un rôle majeur dans la ré-orientaion de la politique économique. Après 1991, les mesures en faveur des nouvelles technologies se multiplient. Le système des licences est aboli dans ce secteur pour l'importation des composants électroniques, du matériel informatique, des consommables. Des mesures de défiscalisation des profits sur les exportations et d'exemption de taxes lors des cinq premières années d'activité complètent cet assouplissement des échanges de biens. L'Etat encourage la construction de nouvelles infrastructures comme les Zones franches industrielles (Export Processing Zones – EPZs) et autorise la création d'entreprises tournées exclusivement vers les marchés extérieurs (100 % Export Oriented Units - EOUs).

L'objectif de l'Etat ne se limite pas à la construction d'une économie de substitution aux importations de biens informatiques. Le développement du secteur des nouvelles technologies apparaît dans un premier temps comme un facteur de rééquilibrage de la balance des paiements et dans un second temps comme un facteur de modernisation de l'ensemble de l'économie. En effet, La forte mobilité des biens, des hommes et des capitaux du secteur des NTIC requièrent des moyens spécifiques. Un réseau de communication à haut débit ce qui est une gageure, dans un pays où le taux de pénétration du téléphone est encore inférieur à 3 %, comparé aux 10 % de la Chine et à la moyenne mondiale de 15 %. Pour combler ce retard, Reliance Industry construit un réseau de fibre optique de 60.000 km pour relier les 115 plus grandes villes indiennes.
La nouvelle économie suppose une capacité de réaction qui ne doit pas être ralenti par l'obtention d'autorisations et de certificats administratifs. Là encore, le passé industriel indien impliquait une véritable révolution bureaucratique afin de suivre le rythme de développement des NTIC. La faible taille initiale des entreprises de ce secteur plaide en faveur de mesures de soutien à l'esprit d'entreprise sous la forme d'aides financières et de la mise à disposition d'infrastructures.
La solution retenue a été la création de deux types de parcs technologiques l'un pour le matériel (Electronics Hardware Technology Parks - EHTPs) et l'autre pour la production de logiciels (Software Technology Parks - STPIs). Le concept de ces parcs technologiques repose sur une très forte délégation de pouvoir et la création d'un guichet unique pour résoudre tous les problèmes administratifs. Ainsi, les directeurs de ces parcs fournissent toutes les autorisations nécessaire aussi bien au lancement d'une entreprise qu'à l'exportation de leur production. Pour des projets à concurrence de 2,4 millions de dollars, le directeur du parc peut étudier la viabilité du projet et accorder son autorisation en quelques heures. Pour résoudre le problème des communications, chaque parc a été doté d'une station de transmission par satellite dont les services sont loués aux différentes entreprises.

Le premier parc technologique de logiciel a vu le jour à Pune en 1990, suivit quelques mois plus tard par deux autres créations à Bangalore et Bhuvaneshwar. Le succès est indéniable puisqu'il en existe aujourd'hui 20 centres avec plus de 900 entreprises affiliées.

Le rôle môteur de la diaspora américaine

La diaspora indienne aux Etats-Unis s'est constituée à partir d'un noyau de diplômés qui n'ont pu trouver au pays des débouchés appropriés. Ils se sont installés d'autant plus facilement outre-atlantique qu'ils avaient bien souvent achevé leur formation supérieure grâce à des programmes d'échanges avec des universités américaines. Les premiers migrants ont trouvé des emplois dans les universités et les centres de recherche, ainsi que dans les entreprises d'électroniques. Aujourd'hui,10% des employés de Microsoft et près de 800 cadres dirigeants dans les entreprises informatiques de la Silicon valley sont d'origine indienne. Première conséquence de la présence massive de la diaspora indienne dans les NTIC, l'externalisation des activités des entreprises américaines se fait au profit de sociétés indiennes. Le plus souvent, la société choisie a été fondée par un ancien employé de retour au pays.

En effet, au début des années 80, dans la Silicon valley, certains indiens expatriés ont créé leur propre entreprise de nouvelles technologies comme Kanwal Rekhi fondateur d'Exelcan ou Vinod Khosla fondateur de Daisy System. Lorsque ces start-up à succès sont rachetées par des opérateurs plus importants, respectivement Novell et Sun Microsystem, la fortune de leur créateur est investie dans des sociétés de capital-risque. Grâce aux contacts qu'ils ont maintenu avec leur famille ou leurs camarades de promotion, ils choisissent d'investir en Inde dans un secteur qu'ils connaissent bien, les NTIC. Kanwal Rekhi est le président d'IndUS Entrepreneurs, une association d'entrepreneurs d'origine indienne dont l'objectif est de répliquer le modèle de la Silicon valley dans leur pays d'origine. Elle compte plus de 600 membres.

Une autre forme de soutien au secteur des NTIC est le financement de la formation, Gururaj Deshpande, fondateur de Sycamore Networks a donné au IIT de Chennaï, dont il était originaire, 100 millions de $ en 20 ans. Les Instituts indiens de Technologie (IIT) ont ainsi reçu près de 1 milliard de $ par leurs anciens élèves. La diaspora indienne joue donc un rôle primordial dans le développement de la nouvelle économie indienne en privilégiant cette destination pour l'externalisation des tâches à faible valeur ajoutée de l'informatique, la part des exportations vers les Etats-Unis (62 %) l'atteste. Elle participe activement au transfert de ces hautes technologies et parfois aussi à la création d'entreprises soit par investissement direct, soit par une migration de retour.

La capacité à gravir l’échelle de la valeur ajoutée

La révolution des technologies de l’information a commencé par le recrutement d’informaticiens en Inde pour les faire travailler dans les entreprises américaines. Dans l'échelle de la valeur ajoutée, il s'agit d'un niveau inférieur qui succède à la simple saisie de donnée. En 1988, 65 % des contrats d'exportation pour les logiciels se déroulaient entièrement sur le site du client. En conséquence 75 % du travail de développement informatique indien était réalisé outre-atlantique. Ces informaticiens expatriés doivent obtenir un visa H-1B de travail temporaire dont le nombre est limité à 60.000 par an toutes nationalités confondues. Mais lorsque la pénurie s'accentue comme en 1999, le nombre d'entrées a été porté à115.000 dont 46 % pour des indiens. Aujourd'hui la part de ces activités n'est plus que 45 % (1999-2000) contre 90 % en 1988, car l'industrie indienne du logiciel évolue vers des productions à plus forte valeur ajoutée comme l'externalisation du développement informatique ou l'adaptation de logiciels. Les entreprises indiennes remonte la chaîne de la valeur ajoutée et investissent dans la recherche développement car c’est le dépôt de brevet qui assure les meilleurs profits. Ainsi Wipro a passé des accords de RD avec Cisco system, Alactel ou Fujitsu. TCS se lance dans de la recherche bio-informatique avec un laboratoire spécialisé dans l’analyse ADN et des empreintes digitales. A Mumbaï, vient de s’installer le 2° Laboratoire Média du MIT (inventeur du DVD), après l’Irlande, pour développer des outils favorisant la diffusion nouvelles technologies dans l’ensemble de la population (terminaux plus simples que les PC, lancement du Simputer pour « Simple, Inexpensive and Multilingual » (simple, pas cher (200$) et multilingue)).

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On peut donc à bon droit utiliser l'expression de "nouvelle économie" pour l'Inde. La révolution informatique bouleverse à la fois le système productif et les relations entre l'Etat et l'économie du pays

Cette révolution des technologies de l’information transforme également l’espace et la société indienne au point de faire émerger de nouveaux espaces d’innovation, de provoquer un basculement du dynamisme économique du N vers le S et de proposer un modèle alternatif de mondialisation.

Extraits de l'étude : « Un nouveau géant des technologies des communications : l'Inde » rédigée par Eric Leclerc, Maître de conférence en Géographie physique, humaine, économique et régionale à l'Université de Rouen.

National Internet Exchange of India

L'Inde est en pointe en ce qui concerne les entreprises de services informatiques et l'exportation de ce type de prestations dans le monde entier. Mais, à l'intérieur du pays, la connaissance et l'utilisation des technologies de l'information demeurent paradoxalement très faibles.

Selon une étude publiée tout récemment par l'opérateur de téléphonique Vodafone et par l'Institut d'études économiques indépendant Icrier, le taux de pénétration d'Internet en Inde est catastrophique : 1 % de la population seulement aurait accès à Internet par ordinateur, et 0,4 % au haut-débit...

A cela s'ajoutent environ trois fois plus d'internautes qui se connectent avec leur téléphone mobile. Mais tout compris, l'Inde ne compte pas plus d'une grosse quarantaine de millions d'utilisateurs de la Toile. Ce qui, pour un pays de 1,1 milliard d'habitants, demeure dérisoire.

Cette situation préoccupe aussi bien les pouvoirs publics que les professionnels. Ces derniers viennent donc de lancer une initiative originale : un plan d'initiation à Internet destiné à convaincre les particuliers que le Web peut leur être utile, et que son utilisation n'est pas si compliquée...

C'est le National Internet Exchange of India qui représente la profession dans cette opération. Le NIXI est un organisme à but non lucratif qui regroupe l'ensemble des fournisseurs d'accès à Internet en Inde, dans le but d'optimiser l'utilisation commune de leurs réseaux respectifs.

Le NIXI s'est allié à un grand réseau de cybercafés, les Iway, du groupe Sifi Technologies, pour offrir un programme d'initiation de 10 heures. Le cours, qui se termine par l'octroi d'un certificat de formation, est fortement subventionné par le NIXI, mais demeure payant, histoire de s'assurer de la motivation des participants. Le prix demandé est de 125 roupies en tout, soit l'équivalent de 2 euros.

Les professionnels ne comptent pas en rester là. Le NIXI discute avec des industriels et des ONG pour étendre le programme. Avec l'espoir de former 100 000 personnes d'ici à la fin de l'année. Et, histoire de montrer qu'il s'agit là d'un effort citoyen, les promoteurs de l'opération ont demandé aux gérants des cybercafés, maîtres-d'oeuvre de l'opération sur le terrain, de veiller à respecter un équilibre des sexes dans le recrutement de leurs « élèves » !

Source : "Les professionnels du Web veulent initier les Indiens à la Toile" par Patrick de Jacquelot, 01net.com.

D.T.S. : Service Equitable


L'IFAT, organisation mondiales des Organisations du Commerce équitable, a établi une Charte pour le Commerce équitable.

La voici, ainsi que le positionnement "Service équitable" de Dual Technologies Services.

- Créer des Opportunités pour les Producteurs qui sont économiquement en situation de désavantage. Le Commerce Equitable est une stratégie pour le combat contre la pauvreté et pour le commerce durable. Son but est de créer des opportunités pour les producteurs désavantagés ou marginalisés par le système du commerce conventionel.
En Inde, 14% des travailleurs sont des salariés, c'est à dire qu'ils perçoivent un salaire régulier. Non seulement les salariés de Dual Technologies Services en font partie, mais de plus ils bénéficient d'un Contrat à durée indéterminé, leur offrant des perspectives sur le long terme, par le biais d'une situation professionnelle stable.

- La Transparence et la Crédibilité. Le Commerce Equitable implique la transparence comptable et des relations commerciales afin de négocier équitablement et respectablement avec les partenaires commerciaux.
Les comptes de Dual Technologies Services sont établis selon la loi française, et peuvent à tout moment faire l'objet d'un audit.

- Extension de Compétences. Le Commerce Equitable est un moyen de développer l'autonomie des travailleurs. Les organisations du Commerce Equitable procurent de la continuité durant laquelle les producteurs et les organisations de marché peuvent améliorer leurs capacités de gestion et leur accés aux nouveaux marchés.
Dual Technologies Services offre, dans cette situation de collaboration franco-indienne, une connaissance du marché français, et une formation à la méthodologie française.

- Promouvoir le Commerce Equitable. Les organisations du Commerce Equitable sensibilisent au Commerce Equitable et la possibilité d'une meilleure justice dans le monde. Elles communiquent les informations aux clients concernant l'organisation, les produits, et les conditions dans lesquelles ils ont été fabriqués. Elles utilisent des techniques de marketing honnêtes et tendent vers les normes les plus élevées en matière de qualité de produits et d'emballages.
Dual Technologies Services propose, par le biais de ce blog, de promouvoir la coopération franco-indienne, et le respect des normes établies pour le Commerce équitable.

- Le Paiement d'un Prix Juste. Un prix juste dans un contexte local ou régional est convenu après dialogue et concertation. Cela couvre non seulement les côuts de production mais permet également une production qui est socialement juste et respectueuse envers l'environnement. Il fournit un prix juste aux producteurs et prend en compte le principe de salaire égale pour travail équivalent entre hommes et femmes. Les organisations de Commerce Equitable assurent un paiement immédiat à leurs partenaires et, dès que cela est possible, des pré-financements avant la récolte ou la production.
Le salaire versé aux salariés de Dual Technologies Services est d'au moins 7 fois supérieur au salaire moyen indien.

- Egalité des Sexes. Le Commerce Equitable veut que le travail de la femme soit toujours respecté et récompensé. Les femmes sont toujours payées pour leur contribution dans le processus de production et sont impliquées au sein des organisations.
L'équipe de Dual Technologies Services est composé d'hommes et de femmes, embauchés aux conditions identiques.

- Les Conditions de Travail. Le Commerce Equitable veut un environement de travail sain et sûr pour les travailleurs. La participation des enfants (si jamais) n'affecte pas négativement leur bien-être, leur sécurité, leur éducation, et leur besoin de jouer et est conforme à la convention des Nations-Unies sur les droits des enfants ainsi qu'aux lois et normes du pays.
Dual Technologies respecte la convention établie par l'Organisation internationale du travail.

- Le Travail des Enfants. Les organisations du Commerce Equitable respectent la convention des Nations-Unies sur les droits des enfants, ainsi que les lois et normes sociales qui sont appliquées afin d'assurer que la participation des enfants dans les processus de production des produits équitables ne va pas á l'encontre de leur bien-être, leur sécurité, leur conditions éducatives et besoin de jouer. Les organisations qui travaillent directement avec des organisations informelles révèlent la participation d'enfants dans la production.
Dual Technologies respecte la convention établie par l'Organisation internationale du travail.

- L'Environment. Le Commerce Equitable encourage activement de meilleures pratiques environmentales et l'application de méthodes responsables de production.
Dual Technologies est membre donateur de l'association Wildlife Protection Society of India.

- Les Relations Commerciales. Les organisations de Commerce Equitable font du commerce en tenant compte du bien-être social, économique et environnemental des petits producteurs marginalisés et ne font pas de profit à leurs dépends. Elles maintiennent des relations durables qui reposent sur la confiance et le respect mutuel qui contribuent á la promotion et la croissance du Commerce Equitable. Autant que possible, des pré-financements sont accordés aux producteurs avant la récolte ou la production.
Dual Technologies Services est membre donateur de l'Association France Union Indienne et Les Comptoirs de l'Inde, soutenant ainsi la coopération franco-indienne.

Dual Technologies Services et l'Inde



Localisé à la fois en à Paris et à New Dehli, Dual Technologies Services développe des sites internets, E-Commerce et intranet pour ses clients, et est un spécialiste en intégration EPR.

L'équipe technique est composée d'ingénieurs informatiques et de développeurs indiens talentueux, est localisée à New Dehli. Elle est encadreée par Kapil Sharma, titulaire d'un Bachelor of Technologies, ancien de chez TSC (Tata Consultancy Services) et co-fondateur de Dual Technologies Services.

L'équipe de gestion de projet, composée de chefs de projet expérimentés, basée à Paris, est l'interlocuteur unique de nos clients. Elle est dirigée par Armand Thiberge, dîplomé de l'école Polytechnique, qui a d'abord travaillé pour le compte d'une grande société française, dans le développement de solutions offshore en Inde, avant de fonder Dual Technologies Services.
Depuis sa création, l’entreprise croit de façon durable et permanente. En moyenne, deux salariés nous rejoignent chaque mois. Nous veillons à ce que chacun trouve sa place dans l'entreprise, en prenant soin notamment à la formation des employés et à notre mode de fonctionnement. Nous possédons aujourd'hui une véritable culture d’entreprise, qui permet aux nouvelles recrues une insertion rapide.

Dual Technologies Services souhaite inscrire sa collaboration entre la France et l'Inde dans un processus de développment durable, proposant à ses clients et à ses salariés, un service équitable.

Dual Technologies Services souhaite oeuvrer pour la coopération franco-indienne.

Global Maltdown and Emerging Economies

Le Programme franco-indien de la Fondation Maison des Sciences de l'Homme, en collaboration avec l'équipe « Réformes » du Centre d'Études de l'Inde et de l'Asie du Sud (EHESS/CNRS) présnte une conférence du Professeur B.B. BHATTACHARYA, Vice-Chancellor from Jawaharlal Nehru University of New Delhi, sur le thème : "Global Maltdown and emerging economies".

Avant de présider la plus réputée des universités indiennes, Barid Baran Bhattacharya a dirigé l'Institute of Economic Growth de New Delhi. Spécialiste de macro-économie, d'économie monétaire, de finances publiques et de finances internationales, il est un expert en modélisation et en prévision économiques, consulté par le Gouvernement indien, la Commission du Plan, la Reserve Bank of India et la Banque Mondiale. Il dirige la revue Journal of Income and Wealth. Son dernier ouvrage : Macro-Economics of Reforms : Growth and Stability, a été publié par Oxford University Press en 2006.
B.B. Bhattacharya est invité à Paris par la Fondation pour l'Innovation Politique, dont il est membre du Conseil de surveillance.


12 mars 2009 à 17h, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (salle 214),
54 Boulevard Raspail - 75006 Paris
Métro Sèvres-Babylone

Contact pour cette séance ouverte à tous :
France.bhattacharya@msh-paris.fr : 01 49 54 2615
racine@msh-paris.fr : 01 49 54 22 21

Relations économiques entre la France et l'Inde



La part de marché française en Inde est de l’ordre de 1,7 % (la France est le 15ème fournisseur et le 11ème client de l’Inde).

Après avoir franchi le milliard d’euros en 2001, les exportations françaises ont fortement augmenté en 2004 (+ 29 %) ainsi qu’en 2005 (+ 42%), pour atteindre un montant total de 2 533 millions d’euros en 2006. Les exportations françaises à destination de l’Inde, hors matériel militaire, ont porté en 2006 sur les postes suivants :

Agriculture - Agroalimentaire : 27,1 millions €

Biens de consommation : 137,6 millions € Industrie automobile : 27,0 millions €

Biens d’équipement : 996,0 millions € Biens intermédiaires : 599,0 millions € Energie : 16,3 millions €

Le stock d’investissements français en Inde est d’environ 750 M USD. Les incertitudes statistiques sont toutefois très grandes. La France se situerait au 7ème rang des investisseurs étrangers en Inde (derrière l’Allemagne et devant la Corée du Sud).

Malgré l’implantation récente en Inde de grands groupes industriels français, la présence économique française est encore limitée, alors même que le marché indien présente des perspectives considérables dans bien des domaines d’excellence des entreprises françaises. Les relations entre communautés d’affaires française et indienne se renforcent cependant sensiblement. La Confederation of Indian Industry (CII), principale organisation patronale indienne, a ouvert à Paris un bureau de représentation et organise une rencontre annuelle. Aujourd’hui, plus de 300 entreprises françaises sont implantées en Inde et emploient environ 40 000 personnes.

Lors de sa visite d’Etat en Inde, le président de la République et le Premier ministre indien ont fixé l’objectifd’atteindre en 2012 les 12 milliards d’euros d’échanges commerciaux entre la France et l’Inde et de développer les investissements de manière significative. Les grandes entreprises françaises se tournent d’ores et déjà en nombre croissant vers l’Inde. L’objectif est également d’associer autant de PME que possible à ces efforts et de favoriser l’accès des PME françaises au marché indien afin de leur permettre de tirer profit des opportunités qu’offre ce pays.

Source : Ministère des Affaires étrangères

mardi 16 mars 2010

D.T.S. soutient Wildlife Protection Society of India




Dual Technologies Services : Membre bienfaiteur de Wildlife Protection Society of India (Société pour la protection de la vie sauvage en Inde).

Présentation
(Source : WPSI)

The WILDLIFE PROTECTION SOCIETY OF INDIA (WPSI) was founded in 1994 by Belinda Wright, its Executive Director, who was an award-winning wildlife photographer and filmmaker till she took up the cause of conservation. From its inception, WPSI's main aim has been to bring a new focus to the daunting task of tackling India's growing wildlife crisis. It does this by providing support and information to government authorities to combat poaching and the escalating illegal wildlife trade - particularly in wild tigers. It has now broadened its focus to deal with human-animal conflicts and provide support for research projects.

With a team of committed environmentalists, WPSI is one of the most respected and effective wildlife conservation organisations in India. It is a registered non-profit organisation, funded by a wide range of Indian and international donors. The Society’s Board Members include leading conservationists and business people. We collaborate with state governments to monitor the illegal wildlife trade and provide them with hands-on training and support to combat poaching and the illegal wildlife trade.

We conduct Wildlife Law Enforcement Workshops for enforcement agencies. More than 4000 forest and police officers have received training in more than 63 workshops which have been held in 16 states across India. We have also given specialist presentations to the National Police Academy, the Indian Institute of Criminology, the Central Bureau of Investigation (CBI), the Indo-Tibetan Border Police (ITBP), Customs and Excise, the Wildlife Institute of India, tiger reserve authorities, and enforcement training centres.

Our Wildlife Crime Database has details of over 15,300 wildlife cases and is continuously updated with inputs from our countrywide network of investigators. This information plays a critical role in the development of new strategies to protect Indian wildlife.

We were the first organisation to expose the workings of the shahtoosh trade and its links with the trade in tiger parts. We uncovered this trade in the mid-1990s, while investigating the smuggling of tiger bones, and produced a path-breaking report on the subject in 1997 - “Fashioned for Extinction: An Expose of the Shahtoosh Trade”.

Over the years, we have assisted in the arrests of over 375 wildlife criminals and seizures of massive amounts of illegal wildlife products, particularly tiger parts.

Our Legal Programme currently supports the prosecution of over 151 wildlife court cases in 13 Indian states. These include poaching and trade cases that involve tiger and other endangered species. We also file petitions on important wildlife conservation issues, including encroachments in protected areas.

We support Conservation Projects for species as varied as the tiger, otter and sea turtle in the States of Assam, Chhattisgarh, Jharkhand, Orissa, Madhya Pradesh, Maharashtra, Uttarakhand and West Bengal.

We have now broadened the scope of our activities to deal with other critical issues such as human-animal conflict involving tigers, leopards and elephants. We also support research projects on issues as diverse as tiger census techniques, the ecological impact of forest resource extraction, and the plight of the snow leopard.

We constantly liaise with policy makers and international conservation agencies, particularly on issues concerning poaching and the illegal wildlife trade. WPSI has also been in the forefront of media campaigns to highlight the importance of wildlife protection.

In 2005 and 2006, WPSI and the UK- based Environmental Protection Agency (EIA) carried out a joint investigation into the tiger and leopard skin trade in the Tibet Autonomous Region and other provinces in China. Our findings revealed a hitherto unknown scale of trade in Asian big cat skins that were being traded and worn as status symbols in Tibet. Our investigations were compiled in a report – “Skinning the Cat: Crime and Politics of the Big Cat Skin Trade”, published in 2006. The results of the investigation and condemnation of the trade by the Dalai Lama have since sparked a massive movement by Tibetans to end the use of wild animal skins.

D.T.S. soutient Les Comptoirs de l'Inde



Dual Technologies Services : Membre bienfaiteur des Comptoirs de l'Inde

Présentation
(Source : Les comptoirs de l'Inde)

Qui mieux que les Anciens Comptoirs pouvait servir de trait d'union entre l'Inde et la France ?

A travers les Anciens Comptoirs, l'Inde fait également partie du patrimoine culturel français. C'est ainsi que les anciens du collège français de Pondichéry et quelques métropolitains ont créé le 18 mai 1992 l'association "Les comptoirs de l'Inde"
"Les comptoirs de l'Inde", c'est :

- Une introduction à l'Inde française et aux cultures régionales de l'Inde.

- Un lieu d'information et de documentation consacré à l'Inde et aux Comptoirs.

- Un organe de promotion de la francophonie dans les anciens comptoirs.

- Un lieu de convivialité ouvert à tous les amis de l'Inde et des comptoirs.

D.T.S. soutient l'Association France Union Indienne



Dual Technologies Services est Société bienfaitrice de l'Association France Union Indienne

Présentation
(Source : AFUI)

Fondée en 1956, l'Association France Union Indienne a pour vocation d'offrir un espace de rencontres et de débats à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre l'Inde contemporaine.

Dans un souci confirmé d'indépendance et de pluralisme, l'Association France Union Indienne regroupe en son sein des experts, des chercheurs, des écrivains, des amoureux de l'Inde, pour qui le prestigieux patrimoine d'une riche civilisation ne s'enferme pas dans son passé. A l'heure où l'Inde entend porter plus haut son rang économique et politique au sein du nouvel ordre du monde, l'Association est à l'écoute de tous ceux, personnalités indiennes ou françaises, qui façonnent ou qui observent cette évolution majeure.
Par les rencontres qu'elle favorise, par les conférences qu'elle organise, par le bulletin qu'elle publie, l'Association entend aider à une meileure compréhension de l'Inde contemporaine. Travaillant volontiers avec d'autres associations ou d'autres institutions qui portent intérêt à l'Inde, à sa culture, ou au dialogue franco-indien, l'AFUI nourrit néanmoins une ambition propre : être le lieu de rencontre privilégié -et amical - de tous ceux qui estiment utile, stimulant ou simplement agréable de conforter de sliens intellectuels avec le monde indien.
Au fil des ans, l'association a organisé plus de 150 manifestations

L'Association a ainsi accueilli, entre autres noms, Raja Rao et Alain Daniélou, Sarvepalli Gopal et Catherine Clément, Thierry de Montbrial et François-Xavier Ortoli, Alain Peyrefitte et Raymond Barre.

Portant le regard sur les questions politiques ou culturelles, historiques ou économiques, artistiques ou sociales, l'Association a ainsi collaboré avec les groupes d'amitié France-Inde existant à l'Assemblée nationale et au Sénat, avec la Fondation Nationale des Sciences Politiques et la Fondation Maison des Sciences de l'Homme, avec l'Association des Amis de l'Orient et la Maison des Cultures du Monde, avec la Chambre Franco-Indienne de Commerce et d'Industrie comme avec l'Ambassade de l'Inde en France, dont le concours ne lui a jamais fait défaut.

L'héritage de la présence française en Inde

LE TERRITOIRE DE PONDICHÉRY

Etat fédéral, l'Inde est composée de vingt-huit Etats, établis sur des bases essentiellement linguistiques, et de sept Territoires de l'Union, créés pour des raisons politiques ou historiques.

Le Territoire de Pondichéry, dont la ville du même nom est la capitale, est l'un d'entre eux. Il rassemble quatre des cinq anciens comptoirs français en Inde - Pondichéry, Mahé, Karikal et Yanaon15- sans qu'il y ait de continuité territoriale entre ses régions constitutives ; Pondichéry et Karikal forment deux enclaves distinctes à l'intérieur de l'Etat du Tamil Nadu ; Yanaon, plus au nord, est enclavé dans l'Etat d'Andhra Pradesh et Mahé dans l'Etat du Kerala. De superficie réduite (480 km2), le Territoire est peuplé d'environ 975 000 personnes16, dont 220 000 à Pondichéry même.

Comme les autres composantes de l'Union indienne, le Territoire de Pondichéry est dirigé par un gouvernement et par une assemblée provinciale élue. L'Etat central est représenté par un Gouverneur, nommé par les autorités de Delhi.

La production de coton et le tourisme sont deux activités importantes de Pondichéry. Le ministre de l'économie et de l'énergie, M. V. Vaithilingam, a indiqué aux membres de la délégation qu'il souhaitait développer l'horticulture, mais aussi les services informatiques et les biotechnologies. Le Gouverneur, M. Mukut Mithi, a pour sa part insisté sur l'attention qu'il porte au sort des intouchables (ou dalits) ainsi qu'à la situation des pêcheurs, durement frappés par le tsunami de 2004. Un programme de plantation est en cours sur le bord de mer, afin d'atténuer l'impact que pourrait avoir la répétition d'un tel phénomène.


UN TERRITOIRE MARQUÉ PAR LA PRÉSENCE FRANÇAISE

La présence française en Inde remonte au XVIIe siècle et est liée à la poursuite d'intérêts commerciaux.

En 1664, la Compagnie française des Indes orientales est instituée à l'initiative de Colbert et se voit octroyer le monopole du commerce avec l'Inde. Confrontée à la concurrence de la puissante Verenigde Oost-Indische Compagnie (VOC) hollandaise, elle perçoit rapidement l'utilité de disposer d'une base de repli sur la côte indienne. C'est pourquoi la Compagnie répond favorablement, en 1673, à la proposition du sultan de Bijapur de lui céder un petit village côtier.
Elle y établit un premier comptoir, Boudouts-chery, rebaptisé ultérieurement Pondichéry, puis s'installe à Chandernagor en 1688.

Pondichéry connaît son apogée sous la direction du gouverneur Joseph-François Dupleix, en fonction de 1742 à 1754. A la prospérité économique du territoire, qui repose sur ses activités commerciales et sur la production des filatures, s'ajoute une expansion territoriale considérable et un renforcement de l'influence française dans toute la région du Deccan.

Inquiets de la montée en puissance de la France, les Britanniques, installés dans la ville proche de Madras, attaquent les possessions françaises en 1756. Leur supériorité militaire leur permet de renverser les seigneurs locaux alliés aux Français, puis de prendre Pondichéry en 1761. En vertu du traité de Paris, signé le 10 février 1763, la France se voit contrainte d'abandonner tous ses territoires au profit de la Couronne d'Angleterre, à l'exception des cinq comptoirs restés célèbres : Chandernagor, Pondichéry, Karikal, Mahé et Yanaon.

Conquis par les Britanniques en 1793, les comptoirs reviennent à la France en 1816, grâce à l'intense activité diplomatique déployée par Talleyrand lors du Congrès de Vienne. Après une période de marasme économique sous la Restauration, l'abolition de l'esclavage dans les colonies, en 1848, favorise l'émigration de près de 140 000 travailleurs indiens, les coolies, à partir du territoire de établissements français de l'Inde. Les comptoirs connaissent une période de modernisation sous le second Empire, qui promeut une politique de grands travaux et introduit une nouvelle réglementation en matière de propriété foncière. La IIIe République, soucieuse d'assimilation, procède à des réformes institutionnelles : les comptoirs élisent un député à partir de 1871, un sénateur à partir de 1875 et sont dotés en 1879 d'un conseil général élu, doté de compétences fiscales et budgétaires. Puis, le Gouvernement étend, par décret, de nombreuses dispositions du code civil aux populations de la colonie et autorise les Indiens à renoncer à leur statut personnel pour se voir appliquer la loi française. Cette politique d'assimilation suscite cependant des réactions hostiles de la part des représentants des hautes castes.

Dans l'entre-deux-guerres, l'influence des idées de Gandhi grandit dans la population des comptoirs. En 1931 apparaissent les Jeunesses de l'Inde française, qui se prononcent contre la domination européenne et pour des réformes sociales. En 1937 est fondé un autre mouvement politique, le Mahajana Sabha, qui s'inspire des méthodes des nationalistes indiens de non-coopération et de désobéissance civile. Au début de l'année 1947, enfin, est fondé le Congrès national de l'Inde française, qui réclame la fusion des comptoirs dans l'Union indienne.

L'indépendance de l'Inde en août 1947 s'accompagne d'une grande agitation dans les comptoirs, que la promesse d'organiser un référendum d'autodétermination permet d'apaiser. Lors de la consultation organisée à Chandernagor le 19 juin 1949, 99 % des électeurs se prononcent en faveur du rattachement de la ville à l'Union indienne.

Aucun référendum n'est en revanche organisé dans les autres comptoirs. En réaction, le gouvernement de Nehru décide, en 1954, d'imposer un blocus qui ne tarde pas à menacer Pondichéry d'asphyxie. Le gouvernement de Pierre Mendès-France, désireux de régler la question indienne en même temps que la question indochinoise, accepte d'ouvrir des négociations qui aboutissent à la signature d'un accord le 21 octobre 1954. Le transfert de facto des possessions françaises à l'Inde est effectif le 1er novembre 1954. Le traité de cession, signé à New Delhi le 28 mai 1956, ne sera ratifié par la France que le 27 juillet 1962.


Source : Inde : quelles règles sociales dans une économie émergente, rapport d'information n°416 (juillet 2007) fait au nom de la Commission des Affaires sociales.

Les clés de la croissance indienne

Les clés de la croissance future


La poursuite de la croissance indienne est subordonnée à la capacité de ce pays à remédier à sa pénurie de travailleurs qualifiés et à l'insuffisance de ses infrastructures.

La pénurie de travailleurs qualifiés


La pénurie est manifeste, tant pour les très hauts niveaux de qualification que pour les qualifications plus modestes.


Les difficultés de recrutement du secteur high-tech


En dépit du nombre considérable de jeunes diplômés chaque année dans les filières scientifiques, le développement des entreprises du secteur high-tech se heurte à une pénurie de travailleurs qualifiés, qui occasionne une envolée des rémunérations et rend plus difficile la fidélisation des salariés.

M. Vivek Sharma, directeur de la filiale indienne de STMicroelectronics, a ainsi indiqué à la délégation que 11 % à 12 % des ingénieurs employés par l'entreprise la quittent chaque année, alors que cette catégorie de salariés bénéficie pourtant de hausses de salaires de 15 % par an. Les ingénieurs indiens sont désormais peu nombreux à quitter leur pays pour rechercher un emploi aux Etats-Unis ou à Singapour, alors que les départs étaient massifs il y a encore cinq ou six ans.

Les employeurs, qui recrutent leurs ingénieurs dès leur sortie des établissements d'enseignement supérieur, peinent à trouver du personnel expérimenté.

Corroborant ces propos, Senapathy Gopalakrishnan, directeur général d'Infosys, a récemment estimé que 100 000 personnes supplémentaires devraient être formées chaque année pour répondre aux besoins du secteur de l'informatique12.

A ce problème quantitatif s'ajoute un problème qualitatif : le Nasscom13, organisation patronale du secteur des hautes technologies, considère que seul un quart des jeunes diplômés indiens en ingénierie sont directement opérationnels, ce qui contraint leurs employeurs à leur dispenser des formations complémentaires. Infosys consacre ainsi 4 % de son chiffre d'affaires à la formation de ses salariés, soit un pourcentage double de celui de ses concurrents américains.

Un déficit de formations de base


Au-delà du cas des entreprises du secteur high-tech, les interlocuteurs de la délégation ont insisté sur la difficulté que rencontrent les employeurs indiens pour recruter des techniciens ou des employés et ouvriers dotés d'une qualification de base.


Le professeur C.P. Thakur, de l'Institute for Human Development, a par exemple indiqué que le développement du secteur touristique, que le Gouvernement entend encourager, est entravé par le manque de personnel formé aux métiers de l'hôtellerie et de la restauration. Il a également déploré qu'une partie de la production agricole soit gaspillée, faute de savoir-faire en matière de conservation et de valorisation des produits.


Si l'Inde dispose d'établissements d'enseignement supérieur de qualité, mais dont l'accès est réservé à une élite, l'enseignement de base souffre de réelles lacunes : en dépit d'un taux de scolarisation officiel de 95 % en primaire, le taux d'alphabétisation est de seulement 64 %, en raison d'un taux élevé d'abandon en cours d'étude.


L'Inde manque également d'un système d'apprentissage et de formation professionnelle organisé. La formation aux métiers manuels, notamment dans l'artisanat, se déroule au contact des travailleurs plus expérimentés. Jean-François Lesage, qui dirige l'entreprise Tissage Lesage avec une associée indienne, a indiqué qu'une bonne part de ses salariés sont des ruraux qui viennent exercer un deuxième métier lorsqu'ils ne sont pas occupés par les travaux agricoles. Afin d'améliorer leur niveau de qualification, l'entreprise a pris l'initiative de créer un lycée technique, qui dispense une formation à la broderie, à la couture, à la ferronnerie ou à l'accueil, ainsi qu'un enseignement en anglais et en informatique.

Outre un élargissement de l'accès aux formations de pointe, l'Inde doit donc réaliser une véritable « révolution des cols bleus » si elle veut poursuivre son développement économique. Il s'agit là d'un enjeu d'autant plus essentiel que l'Inde connaît un important exode rural, qui provoque un afflux vers les villes de travailleurs sans qualification à la recherche de débouchés professionnels.

La faiblesse des infrastructures

Comme l'ont noté nos collègues de la commission des affaires économiques lors de la mission qu'ils ont effectuée en Inde en 200614, la croissance de ce pays est pénalisée par la faiblesse de ses infrastructures.


Ils ont souligné les insuffisances de la production d'énergie, ainsi que celles des réseaux de télécommunications et de transports, qui s'expliquent par un défaut d'investissement : l'Inde consacre 1,5 % de son PIB aux infrastructures chaque année, contre 3 % en Chine.
Depuis 2000, la création de zones économiques spéciales (ZES), inspirées par le modèle chinois, constitue une réponse à cette faiblesse des infrastructures. Elles visent à procurer aux investisseurs des équipements de qualité, combinées à des avantages fiscaux et à des facilités administratives. Leur production est principalement destinée à l'exportation.

Au début de l'année, 234 projets de ZES avaient été approuvés par l'administration, mais tous n'étaient pas encore opérationnels. Les ZES semblent favoriser le développement d'activités riches en main d'oeuvre, puisque quatre-vingts projets étaient dédiés à l'accueil d'implantations industrielles dans les secteurs du textile-habillement, du cuir et de la chaussure, des composants automobiles ou des biens d'équipement.

Source : Inde : quelles règles sociales dans une économie émergente, rapport d'information n°416 (juillet 2007) fait au nom de la Commission des Affaires sociales.

La mobilisation des ressources humaines en Inde, au service de la croissance

Dynamisme et pesanteur de l'économie indienne

L'Inde fonde son développement économique sur une mobilisation efficace de ses ressources humaines, alliée à une meilleure insertion dans l'économie internationale. Pour que sa croissance se poursuive, elle doit veiller à desserrer certains goulets d'étranglement, notamment la pénurie de travailleurs qualifiés et la faiblesse de ses infrastructures.

Un trait original de l'économie indienne, comparée à celle d'autres pays en développement, est l'importance du secteur des services, largement tourné vers l'exportation. Si le secteur manufacturier se développe, grâce au faible coût de la main d'oeuvre, le monde agricole connaît une certaine stagnation qui pèse sur la performance économique globale du pays.

L'importance des services high-tech

L'Inde se caractérise par le fort développement des services à forte valeur ajoutée. On en distingue deux catégories principales : les services informatiques (IT services) et les services aux entreprises (BPO ou business process outsourcing).

Le secteur IT/BPO, qui produit un chiffre d'affaires évalué à 22 milliards de dollars en 2004-2005, dont une part prépondérante est réalisée à l'export (17 milliards), emploie directement environ 650 000 salariés. Les géants du secteur sont les groupes Infosys, Wipro ou Tata Consultancy Services (TCS), filiale du puissant groupe familial Tata.

Très concentrées sur le secteur IT/BPO, les exportations de services de l'Inde ont progressé à un rythme moyen de 17 % par an au cours des années 1990 (contre une moyenne mondiale de 5,6 %). Elles représentaient 5 % du PIB indien en 2005 contre 2 % seulement en 1995.

Le succès indien dans ce secteur s'explique par la présence d'une importante main-d'oeuvre bien formée dans les domaines scientifique et technique. Chaque année, l'Inde forme 300 000 ingénieurs et 150 000 informaticiens, généralement anglophones. Les Instituts indiens de technologie (IIT) qui les forment jouissent d'une réelle renommée internationale.

Le niveau de rémunération de ces professionnels est de plus très inférieur à celui pratiqué en Europe ou aux Etats-Unis : en 2005, un jeune diplômé embauché par une société de BPO touchait de 150 à 250 euros mensuels ; un ingénieur débutant dans le software percevait une rémunération deux fois plus élevée et un chef de projet environ 900 euros par mois11.

L'Inde s'illustre également par la qualité de ses professionnels de santé, qui alimente un véritable « tourisme médical ». Des clients, notamment nord-américains, viennent se faire soigner en Inde pour un prix très inférieur à celui dont ils devraient s'acquitter dans leur pays.

L'essor récent du secteur manufacturier

Alors que la Chine a fondé en grande partie son développement sur l'exportation de produits manufacturés à bas coût, la croissance du secteur industriel indien est restée, jusqu'à une date récente, beaucoup plus modérée.

Ainsi, la part du secteur secondaire dans le PIB de l'Inde est de seulement 26,4 %, sur l'année fiscale 2006-2007, contre 55,1 % pour le secteur des services. En Chine, à titre de comparaison, le secteur secondaire représente 50 % du PIB et les services un peu plus du tiers.

L'Inde dispose pourtant d'une main d'oeuvre non qualifiée très abondante et dont le niveau de rémunération est inférieur à celui observé en Chine ou en Asie du Sud-Est. Mais la croissance de l'industrie a longtemps été entravée par un environnement réglementaire très contraignant : les investissements des entreprises privées faisaient l'objet de contrôles administratifs, avant le tournant des réformes du début des années 1990, et de nombreuses productions étaient réservées aux très petites entreprises. Le poids du secteur public, qui produisait 30 % de la valeur ajoutée à la fin des années 1980, a pu également entraver le développement des entreprises privées en rendant plus difficile l'accès au capital.

Depuis 2000, cependant, la croissance du secteur industriel s'est accélérée, comme en témoigne le tableau ci-dessous, entraînant un rythme plus élevé de créations d'emplois : alors que la croissance annuelle moyenne de l'emploi est d'un peu plus de 2 % sur la période 1993-2005, elle est nettement plus forte en fin de période : 3,8 % en moyenne entre 2000 et 2005. Le secteur manufacturier est en effet plus riche en emplois que les services à haute valeur ajoutée dans lesquels l'Inde s'est spécialisée jusqu'ici.

Les créations d'emplois sont principalement dues à la petite industrie, qui connaît un taux de croissance de l'emploi compris entre 4 % et 5 % par an. Elles sont indispensables pour permettre à l'Inde d'absorber, dans de bonnes conditions, les dix millions d'actifs supplémentaires qui arrivent chaque année sur le marché du travail, du fait de la croissance démographique. La jeunesse de la population indienne (la moitié de la population a moins de vingt-cinq ans) constitue un défi considérable en matière d'insertion professionnelle.

Les délocalisations d'activités industrielles sont demeurées jusqu'ici peu nombreuses, l'Inde parvenant plutôt à attirer des activités de services. Les investisseurs français que la délégation a rencontrés en Inde ont souligné que leurs projets visaient à renforcer leurs positions sur le marché local, et non à produire localement pour exporter ensuite leurs marchandises vers les pays développés. Ils ont par ailleurs attiré l'attention des membres de la délégation sur les difficultés qu'ils rencontrent pour obtenir des autorités locales les visas qui leur sont nécessaires pour faire venir en Inde des salariés français. La délégation souhaite que le ministère des affaires étrangères use de son influence auprès du Gouvernement indien pour que ces expatriations soient facilitées.

Les membres de la délégation ont cependant pu observer qu'un mouvement de délocalisation s'amorce, par exemple dans le secteur textile : textile haut de gamme avec l'entreprise Tissage Lesage, spécialisée dans les broderies et les tissus de luxe ; production de série dans les ateliers localisés dans la Mahindra World City, près de Madras, qui bénéficient de contrats de sous-traitance conclus avec les marques Liberto, Quicksilver et Décathlon.

La stagnation du monde rural

Le manque de productivité du secteur agricole est l'un des points faibles de l'économie indienne. Alors qu'il emploie la moitié des actifs, le secteur primaire ne produit plus que le quart du PIB indien.

Le secteur agricole concentre le plus fort sous-emploi et les plus faibles rémunérations : un travailleur occasionnel rural perçoit un salaire journalier de 45 roupies (0,8 euro) contre 98 roupies (1,7 euro) dans les activités non agricoles, soit un rapport du simple au double.

La croissance de la production agricole, de l'ordre de 2 % par an en moyenne, avec de fortes variations annuelles en fonction des conditions climatiques, est nettement inférieure à la croissance globale de l'économie, ce qui conduit à une stagnation de l'emploi agricole (autour de 191 millions d'actifs). La faible superficie des parcelles agricoles (1,2 hectare en moyenne) est un frein à la modernisation des techniques de production.

Un enjeu majeur pour l'avenir de la croissance indienne est donc la capacité du pays à orienter ses travailleurs agricoles vers les emplois plus productifs de l'industrie et des services.


Source : Inde : quelles règles sociales dans une économie émergente, rapport d'information n°416 (juillet 2007) fait au nom de la Commission des Affaires sociales.

Coopération franco-indienne



Le lancement en 1998 d’un partenariat stratégique entre nos deux pays a consacré la volonté française de se rapprocher d’un pays appelé à jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale. A cet égard, la qualité de la relation avec la France, du soutien français sur plusieurs dossiers essentiels pour New Delhi, en particulier la candidature indienne à un siège de membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies et la recherche d’une évolution en faveur de l’Inde des règles d’exportation des biens nucléaires, est reconnue par New Delhi.

La visite en Inde du Président de la République au mois de janvier de cette année [25 et 26 janvier] a permis de donner un nouvel élan au partenariat entre nos deux pays afin de renforcer les domaines de coopération essentiels pour l’avenir, en particulier dans cinq domaines : la coopération nucléaire civile, la coopération en matière de défense et d’armement, le renforcement des échanges humains (scientifiques, techniques, culturels et universitaires), le développement des échanges économiques, l’environnement et la lutte contre le changement climatique.

Le dernier sommet franco-indien qui s’est tenu le mardi 30 septembre a permis de lancer ou de renforcer nos coopérations dans ces différents domaines, notamment :

- coopération nucléaire civile : ce dossier a connu des développements décisifs suite à la conclusion par l’Inde d’un accord de garanties avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) et à l’adoption le 6 septembre par le groupe des fournisseurs nucléaires (NSG) d’une décision permettant de développer avec l’Inde les coopérations nucléaires civiles internationales. Nous avons signé avec l’Inde un accord bilatéral de coopération, qui permettra de renforcer notre partenariat dans ce domaine ;

- coopération de défense : notre coopération dans ce domaine est ambitieuse et plusieurs projets de coopération sont actuellement en cours ;

- coopération spatiale : nous avons conclu la négociation d’un accord cadre de coopération spatiale. Cet accord permettra de compléter et d’enrichir la coopération déjà fructueuse qui existe entre nos deux pays dans ce domaine ;

- échanges humains : le développement de la coopération universitaire franco-indienne est une priorité, c’est un des secteurs d’avenir par excellence de notre partenariat. Ce sommet a permis à cet égard de prendre note des premières actions mises en œuvre par le consortium universitaire franco-indien créé au mois de janvier. Ce sommet a également permis la signature d’un accord de sécurité sociale entre la France et l’Inde, qui permettra de renforcer les relations d’affaires entre nos deux pays.

Ce sommet a également permis d’approfondir notre dialogue politique sur les questions régionales et les questions globales d’intérêt commun (en particulier la situation économique et financière internationale).

Trois accords inter-gouvernementaux ont été signés à l’occasion de ce sommet :

- accord intergouvernemental pour le développement des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire : cet accord permettra de renforcer les coopérations déjà existantes entre la France et l’Inde et constituera la base d’une coopération bilatérale élargie allant de la recherche fondamentale et appliquée à une coopération pleine et entière dans le domaine nucléaire civil incluant les réacteurs, la fourniture de combustible et sa gestion.

-accord intergouvernemental franco-indien sur la coopération pour les utilisations pacifiques de l’espace : cet accord va nous permettre de renforcer notre coopération dans le domaine spatial, qui constitue déjà un pôle d’excellence du partenariat stratégique franco-indien (l’Inde et la France avait déjà conclu en 1977 un accord de coopération spatiale). Cet accord, qui sera mis en oeuvre sous l’égide de l’Indian Space Research Organisation (ISRO) et du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES), permettra notamment de développer notre partenariat dans le domaine des applications liées à l’espace (communications, observation de la Terre, météorologie), du développement des mini-satellites d’application scientifique et de la formation.Cet accord permettra de prolonger les programmes conjoints mis en oeuvre par les scientifiques et les agences françaises et indiennes (notamment en matière d’observation satellitaire et d’étude depuis l’espace des effets du changement climatique sur notre planète, qui constitue un des points forts de la coopération spatiale franco-indienne).

- accord intergouvernemental de sécurité sociale : l’objectif de cet accord est de faciliter la mobilité professionnelle entre nos deux pays. Outre les dispositions classiques relatives à la coordination des pensions de vieillesse, survivants et invalidité, cet accord prévoit des durées de détachement limité aux risques longs (ce qui limite l’impact sur les comptes sociaux) et vise à renforcer la coopération pour lutter contre les fraudes sociales.

Source : Ministère des affaires étrangères

vendredi 26 février 2010

Situation économique et financière de l'Inde



Ralentissement de la croissance

La croissance de l’économie indienne a atteint 9,0 % durant l’année budgétaire 2007/08 (avril à mars) après 9,6 % en 2006/07. Au premier semestre de l’année budgétaire 2008/09, l’activité économique a progressé de seulement 7,8 % contre 9,3 % sur la même période un an plus tôt. Pour l’année budgétaire 2008/09, la Banque centrale (RBI) prévoit une croissance de 7½ à 8 %. Plus pessimistes, l’Economist Intelligence Unit (EIU) et Citigroup prévoient respectivement +6,2 % et +6,8 % pour l’année 2008/09 et +6,1 % et +5,5 % pour l’année 2009/10.

L’Inde a été affectée ces derniers mois par un double choc externe. Le renchérissement jusqu’à cet été des cours mondiaux de matières premières a engendré des tensions internes sur les prix, le compte courant et le déficit public. Ce premier choc a été suivi par un second choc, entrainé par un tarissement du crédit à la suite de la crise financière mondiale. − Du côté de l’offre, au premier semestre de 2008/09, l’activité manufacturière a sensiblement baissé, sa croissance s’élevant à 5,3 % contre 10,1 % un an plus tôt. Les services aussi progressent moins rapidement sur la période : le secteur finance-assurance-immobilier décélère, passant de 12,5 % à 9,2 %, ainsi que le secteur commercetransports- communication, de 12,1 % à 11,0 %.

− L’indice de production industrielle a ralenti nettement au cours des derniers mois. En moyenne sur trois mois, l’indice croît sur un an de seulement 4,5 % en septembre contre 8,7 % sur la même période l’année précédente.

− Du côté de la demande intérieure, la croissance de l’investissement est passée de 15,0 % à 11,4 % entre les premiers semestres des années budgétaires 2007/08 et 2008/09. La consommation privée ralentit légèrement du fait de l’érosion du revenu réel des ménages engendrée par l’inflation. Au premier semestre de 2008/09, elle augmente sur un an de 6,5 %, contre 7,6 % sur la même période en 2007/08.

La crise financière mondiale a encouragé des rapatriements de capitaux vers les pays développés et a fortement accru l’aversion pour le risque, entrainant une forte contraction des conditions de financement et pesant sur l’investissement des entreprises et sur la demande des ménages.
Certains secteurs sont déjà fortement touchés par le ralentissement économique. C’est le cas de l’immobilier, de l’automobile, du textile (sur un an : -4,7 % pour la production de coton et -7,3 % pour celle de tissu en juillet) et du transport aérien (baisse de 19 % du nombre de passagers en septembre). L’informatique devrait être affectée par la contraction des débouchés extérieurs, notamment vers les Etats-Unis.

Les tensions inflationnistes reculent

L’inflation s’est stabilisée ces derniers mois mais reste à un niveau élevé. Néanmoins, l’objectif
d’inflation fixé par la RBI à 7 % en mars 2009 devrait être atteint à la faveur du ralentissement des prix des matières premières, notamment énergétiques.

− L’indice des prix de gros (indice WPI, généralement retenu en Inde pour la mesure de l’inflation) progresse de 8,89 % sur un an lors de la première semaine de novembre, contre 12,8 % en août 2008 et 4,5 % en janvier.

− L’indice des prix à la consommation pour les travailleurs industriels (CPI-IW) a augmenté moins rapidement (10,4 % en septembre 2008 contre 5,5 % début 2008) du fait du contrôle des prix sur de nombreux produits et de la compression des marges des industriels. Le déficit public progresse nettement

En 2007/08, le déficit du gouvernement central a été de 3,3 % du PIB et le déficit consolidé (incluant les budgets des gouvernements locaux et les subventions off-balance, non incluses dans le budget du gouvernement central) représentait 6,8 % du PIB.

Le budget 2008/09 du gouvernement central prévoyait un déficit réduit à 2,5 % du PIB. Cette cible devrait être dépassée, à cause du ralentissement des recettes fiscales, des hausses de salaires des fonctionnaires, des baisses de taxes sur les importations et des remises de dettes aux agriculteurs pauvres. Mais surtout le déficit consolidé devrait croître sensiblement, atteignant entre 8 et 10 % du PIB : au 1er semestre de l’année budgétaire l’envolée des cours internationaux des matières premières a fortement pesé sur le coût des subventions off-balance.

Les comptes externes et la roupie sont sous tension

Exprimées en USD, les exportations de biens et services ont progressé de 20,5 % en 2007/08, légèrement en dessous du rythme de 22,6 % de 2006/07. Les importations se sont montrées plus dynamiques en 2007/08, augmentant de 26,8 % contre 21,1 % un an plus tôt. D’avril à août 2008, les exportations ont fortement progressé (+35,1 % sur un an, en USD) mais restent bien inférieures à la croissance des importations (+37,7 %).

Le déficit commercial des biens et services en 2007/08 a atteint 52,5 Mds USD (-4,5 % du PIB). Pour le premier trimestre de 2008/09, le déficit s’élève à 21,1 Mds USD, contre 12,0 Mds USD sur la même période un an plus tôt. Les transferts des indiens non-résidents restent dynamiques, passant de 7,5 Mds USD à 11,5 Mds USD sur la période avril-juin entre 2007/08 et 2008/09.

Au total, la balance commerciale se creuse : à -1,5 % du PIB en 2007/08 (-17,4 Mds USD), elle passe de -6,3 Mds USD en avril-juin 2007 à -10,7 Mds USD en avril-juin 2008. D’après l’EIU et Citigroup, son déficit s’établirait respectivement à 3,6 % et 3,5 % en 2008/09 et 3,8 % et 2,1 % en 2008/09.

Les investissements directs étrangers vers l’Inde restent importants sur avril-juin 2008, atteignant 12,1 Mds USD contre 7,0 Mds USD un an plus tôt. En 2007/08, ils ont représenté 2,8 % du PIB (32,3 Mds USD).

Les investissements de portefeuille vers l’Inde ont atteint 29,1 Mds USD en 2007/08 (2,5 % du PIB) contre 7,0 Mds USD en 2006/07. Les turbulences financières mondiales ont conduit les investisseurs étrangers à procéder à d’importants retraits de capitaux des pays émergents. L’Inde n’a pas été épargnée par ce mouvement. Les investissements en portefeuille sont en recul au premier trimestre de 2008/09, avec une sortie nette des capitaux de 4,2 Mds USD (contre une entrée nette de 7,4 Mds USD un an plus tôt). Les retraits nets de capitaux par les investisseurs étrangers institutionnels s’établissent à 9,0 Mds USD sur l’année civile 2008 (1er avril au 21 novembre 2008) avec 4,3 Mds USD pour le seul mois d’octobre.

La dette extérieure atteint 221 Mds USD fin juin 2008, dont 89 Mds USD à échéance à moins d’un an. À la même date, les réserves de change représentaient environ 14 mois d’importations de biens et services (312 Mds USD). Depuis, en vue de contenir la dépréciation de sa monnaie, la RBI est intervenue en vendant des devises. De plus, la hausse du dollar par rapport aux autres devises tend à déprécier les réserves exprimées en dollar. Le 14 novembre 2008, les réserves de change n’atteignaient plus que 246 Mds USD.

Entre le 1er septembre et le 1er décembre, la roupie a perdu 13 % de sa valeur face au dollar, notamment à cause de la raréfaction de la monnaie américaine et des importants retraits de capitaux. Toutefois, cette tendance est également liée à l’appréciation générale du dollar. Face à l’euro, la roupie a gagné 2 % sur la période. Depuis le 1er janvier 2008, la roupie s’est dépréciée de 27 % face au dollar et de 11 % face à l’euro (resp. 15 % et 8 % depuis le 1er janvier 2005).

Politique monétaire en vue de restaurer la liquidité des marchés

En vue de contenir les tensions inflationnistes, la politique monétaire était devenue restrictive
durant la première moitié de l’année 2008. La RBI a progressivement relevé son principal taux directeur (repo rate) à 9,0 %. En réaction à l’important assèchement des liquidités depuis mi-septembre, elle a procédé à un assouplissement de sa politique monétaire. Son taux directeur a baissé de 150 points de base, passant de 9,0 % à 7,5 %. Elle a aussi réduit son taux de réserves obligatoires (cash reserve ratio) de 350 points de base, passant de 9,0 % à 5,5 %. D’autres mesures ont également été prises afin de restaurer la liquidité sur les marchés (baisse des exigences de liquidité – Statutory Liquidity Ratio, réduction des barrières à l’entrée des investisseurs étrangers non enregistrés, hausse de la rémunération des dépôts des indiens non résidents, …).

Politique budgétaire expansionniste

De nombreux facteurs contribuent à un creusement du déficit public. Même si les marges de manoeuvre budgétaires semblent limitées, la baisse des subventions pour maintenir les prix administrés (nourriture, produits pétroliers, engrais) pourrait être compensée par des dépenses supplémentaires, le Gouvernement prenant des mesures de relance budgétaire en vue de soutenir l’économie. La perspective des élections en 2009 est également favorable à une politique expansionniste.

Problématiques de moyen terme

La priorité des autorités indiennes est de contenir les effets de la crise financière mondiale sur le secteur réel indien. Elles devront continuer à raffermir le marché du crédit et à rassurer les institutions bancaires dont l’aversion au risque s’est accrue fortement ces derniers mois.
La modernisation des infrastructures est une nécessité pour décloisonner le marché intérieur indien et abaisser les coûts de transport. Environ un tiers des 500 Mds USD d’investissements nécessaires pourraient être en partie pris en charge par le secteur privé afin de desserrer la contrainte sur les finances publiques. De plus, ces investissements pourraient soutenir la demande intérieure, indispensable à la croissance indienne.

Source : Situation économique et financière de l’Inde – rapport de la mission économique de New Delhi– Décembre 2008.

Formation & Recherche et développement en Inde



Formation et Recherche et Développement en Inde

L'Inde forme les meilleurs informaticiens au monde. Elle bénéficie par ailleurs d'unités de recherches de niveaux reconnus et jalousés.

Comment fonctionne le système de formation indien ? Où trouvent-ils les resssources qui les placent sur le devant de la scène internationale en termes de recherches et développement ?
Une délégation de la commission des affaires culturelles s'est rendue en Inde du 19 au 27 avril 2008. Dans ce pays extraordinairement diversifié, fruit d'une civilisation et lieu d'exercice d'une démocratie l'une et l'autre anciennes, votre délégation a souhaité faire porter ses investigations sur le champs d'étude suivant : le système d'enseignement supérieur et de recherche.
Ils donnent un éclairages intéressants du visage en mutation de l'Inde moderne : à la fois persuadée que son avenir et la réussite de son « modèle » dépendront de l'irrigation des connaissances au sein de sa population. Dans ce deux secteurs très différents, votre délégation a perçu le profond souhait d'une plus grande ouverture sur l'extérieur, beaucoup par nécessité dans le premier cas, par curiosité et évolution naturelle, quoiqu'encore limitée dans le second.
De Delhi à Bangalore, la délégation a pu visiter plusieurs universités indiennes et les grands Instituts de technologie qui font la renommée de l'Inde et du pôle technologique de Bangalore, qualifié de Silicon Valley indienne.

La délégation a tenté de comprendre, dans les secteurs de compétences qui sont les siens, les clefs de la réussite et du miracle indiens. Il lui apparaît aujourd'hui indispensable de donner un nouvel élan à notre coopération scientifique.

UN SYSTÈME D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE RECHERCHE DE PLUS EN PLUS, QUOIQU’INÉGALEMENT, PERFORMANT LA HAUSSE DU NOMBRE DE DIPLÔMÉS DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR : UNE PRIORITÉ ABSOLUE POUR L’AVENIR DE L’INDE

L’enseignement supérieur a eu un rôle prépondérant dans la construction de l’Inde moderne. II a connu un développement considérable depuis l’indépendance du pays et une croissance exponentielle depuis le début des années 1990.

UN SYSTÈME EN CROISSANCE EXPONENTIELLE

A l’heure actuelle, l’Inde possède l’un des plus importants systèmes d’enseignement supérieur au monde.Le nombre d’étudiants était de 9 954 000 en 2003-2004 et de 10 481 000 en 2004-2005, soit une augmentation de 5,3 %. En 2007, quelque 415 universités et autres établissements d’éducation supérieure (contre 18 en 1947), pour la plupart reconnus par l’État, accueillaient environ 11,6 millions d’étudiants et comptaient 200 000 enseignants.
Une priorité affirmée et incontournable pour l’avenir du pays Avec un taux d’alphabétisation qu n’est encore que de 55 %, la scolarité n’étant obligatoire que depuis peu de temps, l’Inde a fait de l’enseignement une forte priorité. Ce taux varie fortement selon les Etats (de l’ordre de 80 à 90 % dans le Kerala et le Bengal occidental, par exemple), compétents en la matière et dont les politiques éducatives sont très diverses.

En effet, en dépit de la forte augmentation des étudiants, leur nombre reste très faible en proportion de la population, dans la mesure où 50 % de la population indienne a moins de 25 ans.
Or, ce pays en forte croissance économique a besoin d’un plus grand nombre de jeunes diplômés. Les besoins de personnels qualifiés sont importants dans de nombreux secteurs et les attentes de la population se renforcent dans des domaines tels que la gestion de l’énergie, les problèmes liés à l’environnement ou à la situation sanitaire.

Les pouvoirs publics indiens ont clairement conscience de la nécessité pour le pays de disposer d’un système d’enseignement supérieur et de recherche de qualité. Outre cette volonté politique, il convient de souligner que les familles sont elles-mêmes très impliquées dans l’éducation de leurs enfants. Cela pourrait relever d’une certaine philosophie de la vie selon laquelle « savoir, c’est être ».

L’une des difficultés du pays tient à la qualité globalement assez médiocre de l’enseignement secondaire, qui relève de la compétence des Etats.

D’après les informations communiquées à votre délégation par l’université de Delhi, le pays s’est fixé le double défi suivant :
• accueillir d’ici à 3 ans 54 % d’étudiants supplémentaires, soit 500 000, ce qui permettrait de faire passer le taux d’étudiants d’une tranche d’âge de moins de 10 % aujourd’hui à 23 % ;
• et, parallèlement, démocratiser le système grâce à une « politique d’inclusion sociale ».

A cet égard, le Gouvernement indien a proposé récemment un projet de loi instituant la discrimination positive (« affirmative action »). La compatibilité de cette politique avec le caractère très sélectif de l’entrée à l’université – exposé ci-après – devrait être assurée par la mise en oeuvre en quelque sorte de quotas de places réservées à des jeunes issus de castes et tribus défavorisées.

Il faut souligner que l’université Jawaharial Nehru (JNU) de Delhi a développé, depuis déjà longtemps, un programme de discrimination positive, en prenant en compte des critères liés à l’environnement socio-économique des jeunes souhaitant intégrer cet établissement. Il s’agit ainsi de favoriser l’accès de jeunes -notamment de jeunes filles- issus de régions ou de castes défavorisées et de familles disposant de faibles revenus. Grâce à cette politique, plus de 50 % des étudiants de cette université sont issus de milieux défavorisés. Il a été précisé à votre délégation que la qualité de l’enseignement n’en avait pas pâti, des actions de tutorat ayant été mises en place pour aider les jeunes concernés à combler d’éventuels retards. Un parallèle peut d’ailleurs être établi avec les constats réalisés l’an dernier par votre mission d’information sur « la diversité sociale dans la composition des classes préparatoires aux grandes écoles » : passé le défi des deux premières années d’études, le brassage social permet une disparition des différences par la suite.

Répondre à cette ambition suppose de multiplier par 3 le nombre d’établissements et de passer donc de plus de 400 à 1 200 universités ! Certains interlocuteurs ont aussi évoqué la nécessité d’accueillir des universités étrangères.

Dans ces conditions, le financement du système connaît une forte croissance. Il provient du budget de l’Etat central, de ceux des Etats et des familles. Le secteur privé est également sollicité. S’agissant du budget du Gouvernement central consacré à l’enseignement, il est en forte hausse depuis une dizaine années. Le budget global consacré à l’enseignement s’élève à 34 400 crores1 pour l’année 2008-2009, en progression de 35 % par rapport à 1 1 crore = 10 millions de roupies.

En 2007-2008 : La part de ce budget consacrée à l’enseignement supérieur s’élève à 7 600 crores, soit une hausse de 135 % ! Le 11e plan quinquennal prévoit l’attribution de 100 000 bourses. Le Gouvernement central souhaite trouver une partie des ressources nécessaires par le biais d’une taxe d’éducation appliquée aux services.

Le ministre des Sciences et de la Technologie a indiqué à votre délégation que l’Etat indien consacrait 19 % de son budget à l’enseignement scolaire et universitaire, soit 16 milliards d’euros, ce qui représente 6 % du produit intérieur brut. Il a précisé que son pays consacrait pour l’éducation de 1 000 jeunes indiens l’équivalent de la somme allouée par notre pays pour l’éducation de 100 jeunes Français.

Quant aux Etats, ils prennent en charge le financement des études techniques, mais leurs capacités budgétaires sont très inégales.

Précisons que les frais de scolarité sont très faibles : de l’ordre de 20 roupies par mois.
Le secteur privé est sollicité, notamment par le biais de contrats de recherche et développement.
Enfin, la coopération internationale est aussi une source de financement. Elle se traduit soit par des accords formalisés entre directions d’établissements, soit au travers de crédits de recherche obtenus par le biais des démarches individuelles des chercheurs. En outre, les frais de scolarité des étudiants étrangers sont plus élevés, notamment s’ils viennent hors partenariats entre établissements.

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UNE PORTE D’ACCÈS TRÈS DIFFICILE VERS DES UNIVERSITÉS ORGANISÉES DE FAÇON HIÉRACHISÉE UN SYSTÈME D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR CENTRALISÉ ET TRÈS HIÉRARCHISÉ

Les établissements d’enseignement supérieur sont sous la responsabilité du ministère pour le développement des ressources humaines (MHRD), qui a également en charge l’enseignement primaire et secondaire.

Le système académique indien s’est construit d’une façon très centralisée. Le ministère fixe la politique générale relative à l’enseignement supérieur en Inde et la création des universités centrales ressort de sa responsabilité.

Les universités sont sous la tutelle de l’« University Grant Commission » (UGC), conseil nommé par le Gouvernement, qui attribue les crédits de l’État pour les universités et pour les bourses ; il oriente leur politique en matière d’enseignement et de recherche. L’UGC est chargé de la coordination, de la définition et de la maintenance des standards et des programmes de financement.

Les Gouvernements des États sont chargés de la création des universités d’État et des collèges.
La coordination et la coopération entre le Gouvernement central et les États sont placées sous la responsabilité du « Central Advisory Board of Education » (CABE).

Plusieurs types d’universités ou autres organismes de formation et de recherche existent en Inde :

• les 24 universités « centrales » : elles dépendent presque exclusivement de l’UGC pour leur financement. Elles proposent essentiellement des enseignements de deuxième et troisième cycles. On en compte 24 actuellement (par exemple, l’université de Delhi et la Jawaherlal Nehru University de Delhi – que votre délégation a visitées toutes les deux – ou la Bénarès Hindu University). Le chancelier, poste honorifique généralement occupé par le gouverneur de l’État, ainsi que le vice-chancelier, homologue du président d’université français ayant la responsabilité exécutive, sont nommés par le Président de la République ;

• les 230 universités régionales sous tutelle des Etats de l’Union indienne, telles les universités de Pune ou de Bangalore ;

• les écoles d’ingénieurs et instituts scientifiques : en raison du choix stratégique qui a consisté, dès le départ, à doter l’Inde d’une capacité technologique lui permettant d’assurer son indépendance vis-à-vis des pays occidentaux (technologie nucléaire et spatiale notamment), des écoles d’ingénieurs et de chercheurs de haut niveau ont été créées. Outre le Tata Institute of Fundamental Research à Bombay, on citera : . les 7 « Indian Institutes of Technology » (IIT), à Bombay, Delhi, Madras, Kanpur, Kharagpur, Guwahati et Roorkee. Ces instituts -équivalents à notre école Polytechnique- dispensent, avec certains instituts de recherche, les meilleures formations pour la recherche (« postgraduate studies ») dans les domaines scientifiques et techniques. Ils sont supervisés par un conseil présidé par le ministre de l’éducation indien. Ce sont ces instituts de prestige qui ont formé les premières générations de scientifiques et d’ingénieurs indiens, dont une partie se sont ensuite expatriés, pour l’essentiel aux USA où ils ont activement participé au développement de la Silicon Valley. Un concours national très difficile permet d’accéder dans un IIT. Les étudiants non sélectionnés peuvent se tourner vers une deuxième catégorie d’institut ; . il s’agit des 20 « National Institute of Technololy » (NIT). L’entrée se fait également par un concours national ; . un phénomène identique s’est produit dans le domaine de la gestion et du commerce, avec la création de 6 « Indian Institutes of Management » (IIM), à Ahmedabad, Bangalore, Calcutta, Lucknow, Indore (le plus récent) et Kozhikode. L’IIM d’Ahmedabad a acquis une renommée internationale. Le Gouvernement indien a annoncé la création de trois nouveaux IIT et de deux nouveaux IIM ;

• les 131 universités assimilées ou « deemed universities » : ce sont des institutions d’enseignement spécialisé, initialement privées, reconnues par le Gouvernement indien mais qui disposent d’une grande autonomie à la fois académique et financière. Leurs diplômes sont reconnus par l’UGC. Parmi les plus importantes, on trouve l’Indian Institute of Science de Bangalore (IISc), créé au début du siècle par le célèbre industriel mécène Tata, l’Anna University à Madras ou le Deccan College de Pune ;

• les « open universities » : l’Inde s’est très tôt intéressée à l’enseignement à distance du fait de sa taille et de l’importance de sa population rurale. Les « open universities » ont un statut d’université mais elles n’ont pas de campus. Elles fonctionnent exclusivement, à distance à la manière du CNED. Au niveau national, il existe une « open university » qui couvre l’ensemble du territoire indien, l’Indira Ghandi National Open University (IGNOU), qui dispense des cours à 1 million d’étudiants en utilisant tous les médias disponibles (radio, télévision, internet...). Dans ce cadre, les enseignants doivent consacrer du temps pour répondre aux questions des étudiants concernés (2 heures par jour pour ce qui concerne l’université de Delhi, par exemple) ;

• il faut également ajouter à cette liste 18 autres instituts reconnus « d’importance nationale » (5 institutions « under state legislation act » et 13 autres instituts) et 12 universités privées.
En dehors de ces établissements reconnus par les autorités indiennes, on assiste depuis une dizaine d’années à une floraison d’institutions privées, généralement associées à un nom de mécène indien (Birla, Ansal...), surtout dans les domaines du commerce, de la gestion et des technologies de l’information et de la communication. Certaines sont de grande qualité, tel par exemple le « Birla Institute of Technology » à Ranchi.
Dans le domaine scientifique et technique, les meilleures formations pour la recherche (postgraduate studies) sont dispensées dans les IIT et dans les instituts de recherche tels que le TIFR à Bombay et I’Hsc à Bangalore.

Certaines universités, dans certains domaines, sont également compétitives (par exemple la Jawaharlal Nehru University en sciences sociales et en sciences de l’environnement).
Enfin, de nombreux « colleges » dispensent un enseignement de premier cycle universitaire (donc au niveau de la licence).

Le système des diplômes universitaires indiens correspond au nouveau système LMD (licence-master-doctorat) mis en place récemment en France. Relevons néanmoins que la durée d’obtention du doctorat est plus longue qu’en France (en moyenne 5 ans, contre 3), pour deux raisons principales :

• les étudiants doivent généralement travailler dans le même temps pour subvenir à leurs besoins ;

• ils prennent une part essentielle dans la recherche effectuée dans les laboratoires universitaires, compte tenu du nombre très réduit de techniciens ; les chercheurs ont donc besoin d’eux pour conduire leurs travaux.

Les enseignants-chercheurs sont recrutés sur appels d’offres, dans le cadre d’un processus interne à l’établissement. Il est intéressant de souligner que 50 % des postes sont réservés aux diplômés issus des classes défavorisées.

Compte tenu des objectifs fixés pour développer le réseau et le nombre d’étudiants, le pays se trouve néanmoins confronté à un problème majeur de recrutement.

UN ACCÈS TRÈS SÉLECTIF AUX MEILLEURS ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Seulement environ 9 % des jeunes âgés de 17 à 24 ans sont étudiants. Relevons aussi que sur 100 étudiants inscrits à l’université, 63 abandonnent leurs études. Enfin, les filles représentent un peu plus de 40 % des étudiants.

Les étudiants qui poursuivent des études supérieures sont donc peu nombreux et de très bon niveau. Ils doivent être titulaires de l’équivalent de notre baccalauréat. Celui-ci comprend deux parties : un examen passé après 10 ans d’école, un autre à l’issue de 12 années de scolarité.
D’après les informations fournies à votre délégation par les représentants de l’Association des universités indiennes (l’équivalent de notre Conférence des présidents d’université), si l’entrée dans les universités se fait sans concours d’entrée, il faut cependant avoir obtenu une note minimale au baccalauréat pour y accéder. La note minimale requise augmente avec le niveau de l’université ; elle dépend aussi du nombre de candidats ; certaines universités prévoient également un entretien avec les futurs étudiants. La sélection s’exerce donc davantage par niveau que par concours.

Les étudiants retenus ont en général une note supérieure à 85 % au X+2 (équivalent du baccalauréat français), ce qui correspond à une note de plus de 17 sur 20 au baccalauréat. L’université de Delhi a avancé une note de 18 sur 20, permettant à 700 bacheliers sur 130 000 candidats d’entrer en première année.

On parle d’ailleurs davantage d’élimination que de sélection, ceci dès le plus jeune âge.
Quant à l’accès dans les instituts de prestige, comme les IITS ou IIMs, il requiert la réussite à un concours extrêmement sélectif. A titre d’exemple, sur les 300 000 étudiants qui se sont présentés en 2007 au concours national d’entrée en IIT, le Joint Engineering Examination (JEE), seulement un peu plus de 4 000 ont été sélectionnés, soit 1,3 %.

Cette sélectivité joue pour l’accès aux différents cycles d’études.

Ainsi, l’ITT de Delhi a précisé qu’un étudiant ayant obtenu sa licence dans cet établissement ne devait pas passer de concours pour entrer en master, contrairement aux étudiants venant d’autres établissements, mais qu’il devait avoir une note de 8 sur 10. La concurrence pour l’entrée en master s’avère cependant moins rude.

Ceci explique que les diplômes de ces établissements indiens soient reconnus mondialement et que leurs étudiants d’élite soient très recherchés non seulement par les entreprises américaines, mais également par des pays comme l’Australie ou l’Allemagne.

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UNE RECHERCHE SOUVENT D’EXCELLENCE MONDIALE MAIS DE NIVEAU INÉGAL
DES SOURCES DE FINANCEMENT DIVERSES

La hiérarchisation des établissements d’enseignement supérieur, où se déroule une part importante de la recherche indienne, explique le niveau inégal de cette dernière : de l’excellence mondiale à un niveau plus modeste de développement.

Votre délégation a consacré 3 journées de travail à Delhi. Outre l’université de Delhi, elle a visité l’IIT. Premier institut de technologie, créé en 1950 par décision du Parlement, il a été présenté -avec les autres IIT- par son doyen comme l’un des « temples de la technologie en Inde. » Les objectifs de ces instituts sont, pour lui, triples : améliorer la recherche, être des centres de ressources pour l’industrie et être source de fierté pour le pays.

Le budget de cet institut est de 12 milliards de dollars, en hausse de 25 à 30 % par an, dont les deux tiers proviennent des agences du Gouvernement et le tiers restant de consultations et contrats avec l’industrie.

Mais il convient de rappeler que, capitale commerciale et financière du pays, Bombay est aussi le centre de l’Etat du Maharashtra, qui est le coeur économique de l’Inde. Cet Etat connaît un taux de croissance moyen de 9,8 % depuis 5 ans et les services y représentent 60 % de l’activité. Le taux d’alphabétisation de sa population y atteint 77 % et il compte plus de 1 400 centres et instituts de formation d’ingénieurs.

Avec l’Etat de Karnataka, avec notamment Bangalore, à laquelle votre délégation a consacré 2 jours ; le Maharashtra partage le premier rang de développeur de logiciels en Inde (soit environ le tiers de l’activité de cet Etat).

Soulignons que les universités et autres établissements d’enseignement supérieur et de recherche fixent librement leur programme de recherche. Cependant, d’après les explications fournies à votre délégation par l’IISc de Bangalore, les subventions récurrentes du Gouvernement ne financent pas automatiquement les projets spécifiques de recherche. L’Etat encourage ainsi certains domaines de recherche, tels que les nanotechnologies.
C’est pourquoi, et ainsi qu’il a été exposé précédemment, ils recherchent d’autres sources de financement que celles provenant de l’Etat, au travers à la fois des trusts créés par les industriels et de la coopération avec des universités étrangères. Il faut souligner que la signature par l’Inde, en 2005, de l’accord sur la propriété intellectuelle facilite les relations et l’exploitation des brevets.

Le préciput (« overhead ») revenant à l’établissement est, par exemple pour l’IIS de Bangalore,
de 15 % pour ce qui concerne les projets que l’Etat accepte de financer et de 30 % en cas de contrat passé avec le secteur privé.

L’INDE, UN NOUVEAU PÔLE MONDIAL DE LA R&D ?

Selon des chiffres cités par le magazine « India Today », 525 000 ingénieurs, 250 000 docteurs, 1,7 million de diplômés en matière scientifique et 1,5 million d’anglophones, diplômés en commerce et management, sortent chaque année des universités ou grandes écoles indiennes.
Pour un certain nombre d’observateurs, l’Inde deviendrait la capitale mondiale de l’externalisation des activités de R&D.

Ouvert à la mondialisation, le pays parie beaucoup sur les niches technologiques. Il se positionne progressivement sur les créneaux dynamiques de la demande mondiale dans certains secteurs nouveaux, à forte intensité en capital humain (l’informatique, l’industrie pharmaceutique, bio et nano-technlogies), tout en évitant une concurrence frontale avec la Chine dans les industries de main d’oeuvre. Les services qui ont tiré la croissance indienne des années 1990, constituent actuellement la moitié du PIB du pays.

Pour d’autres interlocuteurs, il ne serait pas facile cependant de déterminer si le nombre impressionnant de brevets (la filiale indienne de Intel en a déposé 63 en 2003, par exemple) correspond réellement à un niveau d’innovation élevé, les Indiens cherchant à minimiser les succès remportés par la R&D dans leur pays, afin de ne pas effrayer les pays occidentaux.
Ainsi, un récent article de la revue « Problèmes économiques » soulignait que : « Les sociétés informatiques indiennes, conscientes de la crainte que suscite dans les pays industrialisés la délocalisation en Inde d’un nombre croissant d’emplois techniques de haut niveau, soulignent qu’aussi importante que soit leur contribution, le travail de pointe et l’innovation continuent d’être réalisés dans les laboratoires de leurs clients. »1.

M. Pavan K. Varma2 estime que les diplômés indiens ont des bases solides dans leurs spécialités et qu’ils brillent plus souvent par leur talent d’imitation que de réelle innovation. Il relève que leur génie s’exprime en revanche plus librement à l’étranger, loin de leur culture traditionnelle. Car, dans ce pays de contrastes, le sens de la hiérarchie et de l’ordre établi est fort ; les bidonvilles et les tas d’ordures sont proches du superbe campus de Bangalore, la « Silicon Valley » de l’Inde ; et les ingénieurs en logiciels, à la pointe de la technologie, n’envisageraient pas de se marier hors de leur caste…

Par ailleurs, à l’occasion de certaines visites, votre délégation a pu percevoir, que le manque de techniciens et de cadres administratifs nuisait à l’efficacité de la recherche indienne. La lourdeur de l’administration a également été dénoncée comme un frein.

Le pays semble aussi confronté, non à un manque d’étudiants en sciences, comme en France, mais parfois à leur insuffisante préparation pour poursuivre une carrière de chercheur.
Néanmoins et en tout état de cause, l’Inde bénéficie de chercheurs de très haut niveau et elle souhaite promouvoir l’innovation.

Ainsi par exemple, les représentants de l’IIT de Delhi ont exposé à votre délégation que cet institut mettait à la disposition des étudiantschercheurs un espace et des moyens pendant 2 ans afin qu’ils puissent valoriser leurs projets de recherche.

Par ailleurs, un programme de promotion de l’innovation vient d’être lancé : le « Technopreneur Promotion Program » (TePP). Il s’adresse essentiellement à des particuliers ou à des très petites entreprises (de moins de 1 million de roupies -soit 15.700 euros- de chiffre d’affaires). Le financement peut avoir lieu à deux étapes différentes du développement d’un produit :

• la première phase du programme consiste à financer les coûts de développement d’un prototype de l’innovation en question. Cette partie du programme ne prend pas en compte les aspects relatifs à la propriété intellectuelle ;

• la deuxième phase du programme consiste à financer le début de la mise en place de la commercialisation de cette innovation.

Extraits du rapport « L'Inde aux deux visages : de Bollywood à la cyber-université » rédigé par la Commission des affaires culturelles pour le Sénat– Avril 2008